« Je suis Aron. Vous me cherchiez ? Je me suis amputé le bras droit, pouvez-vous me conduire à l’hôpital, s’il vous plaît ? »
Ce sont les dernières paroles du personnage principal d’un film qui m’a marqué dernièrement et qui s’appelle « 127 heures ». Vous en avez peut-être entendu parler ou l’avez peut-être même déjà vu?
Vous savez, c’est l’histoire vraie de cet homme qui s’est amputé lui-même un bras afin de survivre…
Ce film m’a réellement apporté quelque chose, et ma vision de la vie n’était plus tout à fait la même après l’avoir regardé…
En effet, la plupart d’entre nous vivons, aller… à 10% de nos capacités. Ces 10 % sont généralement constitués de routine et nous mettent rarement dans l’inconfort. Parce que bien évidemment nous cherchons à éviter l’inconfort… le plus souvent possible. C’est même devenu un vrai combat !
Qu’est-ce que l’inconfort ?
C’est ce que nous ne connaissons pas. C’est ce qui nous fait peur et nous empêche de nous dépasser. Malheureusement, lorsque nous restons dans notre zone de confort, nous n’évoluons pas. Nous avons tendance à exagérer les problèmes, à rester dans nos retranchements, à stresser pour un rien et cela ne s’arrange pas avec l’âge si nous n’y faisons rien...
Or, ce film vous met dans l’inconfort du début à la fin !
Vous vous mettez à la place de ce jeune alpiniste passionné, qui parti pour faire une randonnée, se retrouve bloqué dans un canyon de l’Utah, son bras droit restant coincé sous un rocher d’une bonne demi-tonne pendant plus de 5 jours…
Vous imaginez ?
5 jours !!
Avec en poche:
Quelques cordes.
Un « couteau suisse » fabriqué en Chine.
Un caméscope.
Quelques barres de céréales…
Une petite bouteille d’eau de 500 ml à tout casser.
En bonus :
Une température sympathique qui chute autour de 0° degré la nuit.
Un corbeau qui passe une fois par jour au-dessus de la faille dans laquelle il est piégé, histoire de le distraire…
Un quart d’heure de soleil par jour.
Mais quand même avec quelques désavantages :
Pas de téléphone portable.
Il n’a dit à personne où il allait précisément.
Il ne peut pas s’allonger pour dormir.
Vous ne voudriez pas être à sa place ?
Moi non plus !
Et pourtant…
En vivant son histoire résumée en 94 minutes et en vous mettant à sa place (bien que difficile cependant), vous êtes profondément effrayé, choqué, frustré, désespéré… Vous en voulez à Dieu, à Lucifer, à la Terre, au Cosmos tout entier d’avoir conspiré contre vous pour vous avoir coincé dans cette faille perdue au milieu de nulle part, où vraisemblablement, vous n’avez aucune chance d’être retrouvé même en supposant qu’on vous recherche…
Mais…
Bizarrement, vous vous sentez en même temps complètement réveillé, et même… pour la première fois de votre vie ! Vous voyez soudain disparaître tous vos autres problèmes comme par magie… Et le moindre souvenir – même inconfortable – vous paraît un délice !
Puis, vous revenez à votre petite place tranquille, vous vous dites soudain que vous êtes si bien dans votre canapé à regarder la télé…
Et c’est là que je veux en venir.
Que deviendraient vos problèmes, si vous étiez à la place de ce jeune homme ? Que seriez-vous prêt à faire pour survivre ?
Iriez-vous jusqu’à vous couper un bras ?
Est-ce que votre amour de la vie serait suffisant pour prendre une telle décision ? Votre coeur serait-il assez bien accroché ?
Voulez-vous que je vous dise ?
Je pense qu’un bon nombre de personnes aurait fait comme Aron. Je pense que vous qui me lisez auriez de bonnes chances d’avoir fait la même chose, même si vous ne le pensez pas.
Parce que votre envie de vivre est certainement au fond de vous bien plus présente que vous ne pouvez l’imaginer, parce que mis dans des situations aussi extrêmes, vous viendrait soudain une force surhumaine qui vous pousserait à faire des choses que vous n’auriez jamais imaginées.
Vous trouveriez la force qu’il faut pour vous en sortir et ce par tous les moyens… quitte à vous arracher le bras…
Et dans ce cas, votre vie serait transformée à jamais…
Non pas parce que vous avez perdu un bras, mais parce que vous avez trouvé une force incommensurable au plus profond de vous et une nouvelle vision de la vie qui ne vous quittera plus jamais.
Tous vos problèmes après cet épisode vous paraîtraient totalement secondaires. Tout ce qui vous engourdissait dans votre quotidien disparaitrait. Vous aimeriez la vie comme aucun autre être humain. Rien que de voir le soleil le matin en vous levant vous mettrait dans une profonde joie, un état d’émerveillement, et une envie de rendre grâce pour le simple fait d’exister.
Ce qui m’amène à dire qu’il faut sortir le plus souvent possible de sa zone de confort pour se dépasser. Bien entendu, je ne dis absolument pas d’en arriver là…
Mais Aron Ralston, inconsciemment, jouait avec la mort… Il souhaitait certainement au fond de lui se prouver quelque chose. Et cela a été beaucoup plus loin qu’il l’imaginait.
De l’arrogance ?
Certainement, et il en a payé le prix. Mais en même temps il avait confiance en lui et c’est cette confiance qui l’a sauvé.
Pour ma part ce film m’a apporté quelque chose. Il m’a fait prendre conscience de ce qui était essentiel dans la vie. Finalement, nous avons tous une chance incroyable, chaque jour, de nous lever, et d’avoir auprès de nous les êtres que nous aimons, d’avoir la liberté de choisir de ce que nous allons faire de cette journée.
Tout est alors possible et plus rien ne nous arrête !
La question que je vous pose:
La vie ne serait-elle finalement que l’idée que l’on se fait d’elle ? Notre joie, notre souffrance ne dépendraient-elles que de notre simple regard posé sur elle?
« Sois reconnaissant. Même si tu as peu appris aujourd’hui, au moins tu as appris quelque chose. Et si tu n’as rien appris, au moins tu n’as pas été malade. Et si tu as été malade, au moins tu n’es pas mort. Alors, sois reconnaissant. »
[Gautama Bouddha]