On vous a sans doute répété des centaines de fois à l'école que ce qui comptait le plus, c'était d'en avoir plein la tête : quelqu'un d'intelligent accumule des connaissances, réfléchit, pense. Il doit même penser beaucoup ! Mais, cela ne vous a jamais interpellé ? Cette fameuse parabole qui figure dans le nouveau testament : « Heureux sont les simples d'esprit car le royaume des cieux leur appartient » ?
En gros, la société nous conseille quelque chose et la bible nous dit exactement de faire le contraire.
Qui faut-il croire ?
Eh bien, tout compte fait, mon expérience m'a révélé ceci :
Trop réfléchir tue votre spontanéité, enterre votre naturel, anesthésie votre créativité. Ne compter que sur des compétences intellectuelles vous éloigne des choses simples, élémentaires et vous rend orgueilleux.
« Je sais, je connais, je détiens le savoir ». Oui sauf que... au moment où vous dites « je sais », vous vous fermez complètement à la nouveauté, vous ne créez plus, vous faites tourner un logiciel en boucle dans votre cerveau tout le reste de votre vie. Si Microsoft avait fait la même chose dans les années 90 avec ses versions boguées de Windows, il y a bien longtemps que le navire aurait coulé...
Le « Je pense donc je suis » de Descartes est dépassé lui aussi, car nous pouvons être sans penser. Les deux ne sont pas reliés, car si je vous dis d'arrêter de penser 10 secondes, vous serez d'accord avec moi que vous continuez d'être conscient, peut-être même plus... Vous ne cessez pas d'exister pour autant. Or il y a cette croyance enracinée dans l'inconscient collectif que penser est absolument vital, que « si j'arrête de penser je meurs ». Cela nous fait également supposer que tout s'arrête le jour de notre mort, puisque la pensée définirait notre identité et ne serait qu'une impulsion électrique qui aurait lieu dans le cerveau. Nous ne serions que des machines à générer des effets chimiques en série, à commencer par nos émotions... Un peu tristounet comme analyse, non ? Pas très fantaisiste... Regardez ici ce qu'en pense le docteur Charbonier.
La pensée ne devrait faire que prendre sa place, mais pas plus. C'est seulement un outil.
Or si nous regardons à l'heure d'aujourd'hui ce dont les gens souffrent le plus, c'est de l'anxiété et du manque de confiance. Les deux vont de pair et c'est ce qui pollue leur existence. Et d'où provient l'anxiété ? Du fait de trop penser, de trop faire de projections mentales, d'imaginer des choses qui n'ont pas lieu d'être et de ne pas assez passer à l'action. L'action est ce qui vous délivre de l'anxiété chronique. Faire ce qui vous fait peur vous fait changer vos croyances, une par une.
Vivre uniquement dans sa tête rend fou.
Vous voyez parfois de ces personnes qui parlent tout haut dans la rue. Quand nous les voyons en train de sortir toutes sortes de propos incohérents bout à bout, nous nous disons qu'ils sont fous. Pourtant... la grande majorité d'entre nous faisons exactement la même chose à longueur de temps, la différence étant que nous ne l'exprimons pas à voix haute.
Le "trop penser" est un handicap. A force de nous avoir répété qu'il fallait en avoir plein la tête, nous avons oublié de vivre. Comme je le disais dans un de mes précédents articles, les enfants n'ont pas ce problème. Ce qui compte pour eux, c'est de s'amuser, de se sentir le mieux possible à chaque instant. Ils ne s'occupent pas de savoir s'ils feront bonne impression. Ils sont, tout simplement. Il joue à un jeu, puis ils passent à un autre en oubliant le précédent aussi vite... La vie ne procède-t-elle pas de la même manière ? Elle joue avec les formes, puis elle les oublie aussi vite...