Considéré comme le père du Spiritisme en France, Allan Kardec de son vrai nom Hyppolyte Léon Denizard Rivail est né le 3 octobre 1804 à Lyon dans une famille de magistrats.
La passion de l’enseignement
Il poursuit des études à Yverdun en Suisse à l’Ecole de Johann Heinrich Pestalozzi où il se distingue au point de devenir un fervent défenseur du système d’éducation mis en place par ce célèbre professeur suisse, pionnier de la pédagogie moderne, qui influença grandement les méthodes étucatives en Allemagne et en France. Maîtrisant parfaitement l’Allemand, Hyppolyte Léon Denizard Rivail traduit divers ouvrages d’éducation et de morale, dont les oeuvres de Fénélon qui le marquèrent profondément. Membre entre-autres de l’Académie Royale d’Arras, il fut récompensé en 1831 pour un mémoire remarquable répondant à la question du «Système d’étude le plus en harmonie avec les besoins de l’époque».
De 1835 à 1840, en précurseur, il met en place des cours gratuits de physique, chimie, d’astronomie, d’anatomie comparée… à une époque où bien peu de monde s’aventurait dans cette voie. Excellent pédagogue, il n’eut de cesse de créer et de rendre attractif des systèmes d’éducation via des méthodes ingénieuses pour apprendre dans tous les domaines. De nombreux ouvrages sont nés de cette quête de l’enseignement idéal (en 1828, le « Plan proposé pour l’amélioration de l’instruction publique », en 1829 les « Cours pratique et théorique d’arithmétique d’après la méthode de Pestalozzi » ou encore en 1846, les « Solutions raisonnées des questions et problèmes d’arithmétique et de géométrie »).
Avec le Spiritisme, Hyppolyte Léon Denizard Rivail donne une nouvelle direction à ses travaux
C’est en 1854 qu’il entend parler pour la première fois des tables tournantes, un phénomène qui le laisse perplexe. Après avoir conquis les Etats-Unis, cette pratique arrive en Europe et se théâtralise de manière très étudiée. Celui qui n’est encore qu’ Hyppolyte Léon Denizard Rivail se passionne secrètement depuis toujours pour le somnambulisme et le magnétisme animal. Une passion qui lui valu d’accumuler sur le sujet, au fil des ans, une documentation très complète. Partagé entre deux sentiments opposés, d’une part son réel engouement pour le progrès scientifique grandissant du 19ème siècle et, d’autre part, son penchant mystique qui tend à l’attirer vers les phénomènes occultes, il se laisse entraîner pour satisfaire sa curiosité à des séances d’écriture médiumnique qui d’abord le troublent avant de le convaincre.
Il se met à étudier longuement les manifestations des Esprits à travers une méthode expérimentale basée sur une compilation de messages reçus par divers médiums et finit par mettre en évidence le concept de réincarnation dans un premier ouvrage de 500 pages, «Le livre des Esprits» paru en 1857, un ouvrage où il expose une nouvelle théorie de la vie et du destin des hommes. Cet ouvrage sera suivi en 1864, du «Livre des Médiums», marquant ainsi de manière durable l’oeuvre de celui qui devient dès lors Allan Kardec.
D’Hyppolyte Léon Denizard Rivail à Allan Kardec
Il prend alors le pseudonyme d’Allan Kardec qu’il tient de communications médiumniques, à une époque où le professeur Rivail vit entièrement sous l’emprise du spiritisme. De ces conversations occultes il prend connaissance des noms qu’il portait à l’époque des Druides dans une vie antérieure, Allan et Kardec, qui formeront dès lors son pseudonyme.
Allan Kardec qui croyait beaucoup à la réincarnation s’est fortement inspiré de la culture spirite traditionnelle traitant de l’amélioration et de l’évolution de l’Esprit. Le terme de «Spiritisme» adopté depuis Kardec met en évidence de manière prédominante la théorie de la renaissance. Cette science, vieille comme le monde si l’on en croit les expériences lointaines de communication avec les esprits des morts a connu grâce à Allan Kardec, un renouveau sous la forme d’un spiritisme moderne, revu et rendu accessible à tous.
Il fonde à Paris, en 1858, la première Société Spirite sous le nom de Société Parisienne des Études Spirites qui avait pour but exclusif d’étudier tout ce qui pouvait faire évoluer cette science nouvelle en se basant sur de simples faits et observations.
Allan Kardec s’est par ailleurs fait connaître à travers d’autres oeuvres comme :
-«Qu’est-ce que le spiritisme» en 1860,
-«L’Evangile selon le Spiritisme» en 1864,
-«Le Ciel et l’Enfer» en 1865,
L’évolution du spiritisme depuis Kardec
Pour Kardec les preuves matérielles de la réalité du spiritisme sont indéniables. Elles proviennent de messages envoyés par les esprits sous diverses formes (coups frappés sur les objets, voix gutturales venues de l’au-delà…)
Avec les progrès de la science et les techniques toujours plus sophistiquées du 20ème siècle tels que les procédés de visions infrarouge, la pratique du spiritisme d’antan passerait presque pour du charlatanisme. Un grand coup a été ainsi porté à la médiumnité du temps de Kardec, aux tables tournantes et autres stratagèmes qui prouvaient l’incontestable réalité de cette science occulte.
Kardec a néanmoins marqué l’histoire du spiritisme en aidant à mettre en lumière quelques enseignements tirés de l’étude des Esprits et de la communication avec ces derniers. Pour lui, rien n’est sur terre par hasard. Tout a une cause, et la cause d’une cause aboutit inévitablement à l’existence d’une cause première originelle qu’il est difficile d’expliquer autrement que par l’existence d’un Dieu Créateur.
Allan Kardec est mort en 1869. Il est enterré à Paris, au cimetière du Père Lachaise où des dizaines de personnes viennent quotidiennement se recueillir et prier sur sa tombe représentée par un dolmen, en hommage à sa vie antérieure de Druide.